07-06-18

PIERRE LEMARQUIS

La petite voix du Telegraphe

Pierre Lemarquis est neuroscientifique et l’auteur de nombreux ouvrages dont le dernier  «  L'Empathie esthétique » aux éditions Odile Jacob. Féru d’art et conférencier, le scientifique s’apprête à rejoindre l’équipe du Telegraphe pour animer des soirées autour du fil qui relie notre cerveau aux frontières de l’art et des expressions artistiques. L’occasion pour nous d’aller chercher avec lui à décoder notre « petite voix » intérieure. 

Avons-nous tous conscience de cette voix intérieure ?

Non. Nous n’y pensons pas alors que c’est quelque chose de fondamental. Quand on lit, on ne pense pas entendre une voix. C’est pareil avec la respiration ou le bruit des battements du cœur. Nous n’avons aucune conscience de cela, sauf si on nous mettons le point dessus. C’est un peu comme les rêves. Nous n’avons pas toujours conscience de les faire, mais si nous commençons à nous y intéresser, nous nous en souvenons plus facilement. Si nous mettons le doigt dessus, nous n’entendons plus que ça. Les gens qui ont naturellement conscience de tout cela ont généralement, des problèmes de santé mentale. Le schizophrène, par exemple, entend une voix intérieure tout le temps. Il pense que ce n’est pas lui, mais une voix étrangère. Dans nos rêves, nous pouvons entendre des voix, et là, ce n’est pas la nôtre. Les personnes âgées qui entendent moins bien, pensent, parfois  entendre des voix.

Le Telegraphe, c’est justement le fil qui parle. Ce fil là, c’est une petite voix ?

Oui parce que notre cerveau est un cerveau social, et si nous restons dans notre coin, il s’étiole. Robinson Crusoé, s’il n’avait pas eu Vendredi, serait devenu fou. Le lien, c’est vraiment ce qui nous fait vivre. Notre cerveau a besoin d’avoir quelqu’un à qui raconter des choses, à soi-même ou quelqu’un d’autre. Ce Telegraphe qui relie, c’est la vie. C’est ce qu’a montré Michel-Ange à travers le plafond de la chapelle Sixtine par le rapprochement de ces deux index, celui du créateur et de sa créature. Son génie, c’est d’avoir laissé un peu d’espace entre les deux, car les deux se construisent à leur image. Le créateur fait la créature à son image, mais la créature le lui rend bien.

Je peux faire appel à votre petite voix ? Qu’allez-vous faire au Telegraphe ?

Ça peut être intéressant de rencontrer le lien, des gens qui ont plein de choses à nous apprendre, qui vont élargir notre horizon, qui vont nous changer, qui auront une petite voix intérieure, que l’on pourra essayer de capter. Il n’y a que par la voix intérieure que l’on peut appeler l’empathie ou l’empathie esthétique. Que nous allons plus en profondeur, et parfois même sans avoir besoin de mots. S’il n’y a pas d’échange, nous mourons. J’essaierais donc de faire partie de ces échanges sur des thèmes artistiques, la beauté, la rencontre du monde pour toujours essayer de comprendre ce que ressentent les autres.

Au Telegraphe, on en parle… 

Les Talks accueilleront du public et s’afficheront sur les pages du site… Car chez nous, on vous dit tout, on cherche, on transmet, on informe, on partage. On conférence alors venez-vous rencontrer !

Tout l'interview disponible à partir du 30 juin 2018 sur le journal papier "Le Telegraphe"

07-06-18

PIERRE LEMARQUIS

La petite voix du Telegraphe

Pierre Lemarquis est neuroscientifique et l’auteur de nombreux ouvrages dont le dernier  «  L'Empathie esthétique » aux éditions Odile Jacob. Féru d’art et conférencier, le scientifique s’apprête à rejoindre l’équipe du Telegraphe pour animer des soirées autour du fil qui relie notre cerveau aux frontières de l’art et des expressions artistiques. L’occasion pour nous d’aller chercher avec lui à décoder notre « petite voix » intérieure. 

Avons-nous tous conscience de cette voix intérieure ?

Non. Nous n’y pensons pas alors que c’est quelque chose de fondamental. Quand on lit, on ne pense pas entendre une voix. C’est pareil avec la respiration ou le bruit des battements du cœur. Nous n’avons aucune conscience de cela, sauf si on nous mettons le point dessus. C’est un peu comme les rêves. Nous n’avons pas toujours conscience de les faire, mais si nous commençons à nous y intéresser, nous nous en souvenons plus facilement. Si nous mettons le doigt dessus, nous n’entendons plus que ça. Les gens qui ont naturellement conscience de tout cela ont généralement, des problèmes de santé mentale. Le schizophrène, par exemple, entend une voix intérieure tout le temps. Il pense que ce n’est pas lui, mais une voix étrangère. Dans nos rêves, nous pouvons entendre des voix, et là, ce n’est pas la nôtre. Les personnes âgées qui entendent moins bien, pensent, parfois  entendre des voix.

Le Telegraphe, c’est justement le fil qui parle. Ce fil là, c’est une petite voix ?

Oui parce que notre cerveau est un cerveau social, et si nous restons dans notre coin, il s’étiole. Robinson Crusoé, s’il n’avait pas eu Vendredi, serait devenu fou. Le lien, c’est vraiment ce qui nous fait vivre. Notre cerveau a besoin d’avoir quelqu’un à qui raconter des choses, à soi-même ou quelqu’un d’autre. Ce Telegraphe qui relie, c’est la vie. C’est ce qu’a montré Michel-Ange à travers le plafond de la chapelle Sixtine par le rapprochement de ces deux index, celui du créateur et de sa créature. Son génie, c’est d’avoir laissé un peu d’espace entre les deux, car les deux se construisent à leur image. Le créateur fait la créature à son image, mais la créature le lui rend bien.

Je peux faire appel à votre petite voix ? Qu’allez-vous faire au Telegraphe ?

Ça peut être intéressant de rencontrer le lien, des gens qui ont plein de choses à nous apprendre, qui vont élargir notre horizon, qui vont nous changer, qui auront une petite voix intérieure, que l’on pourra essayer de capter. Il n’y a que par la voix intérieure que l’on peut appeler l’empathie ou l’empathie esthétique. Que nous allons plus en profondeur, et parfois même sans avoir besoin de mots. S’il n’y a pas d’échange, nous mourons. J’essaierais donc de faire partie de ces échanges sur des thèmes artistiques, la beauté, la rencontre du monde pour toujours essayer de comprendre ce que ressentent les autres.

Au Telegraphe, on en parle… 

Les Talks accueilleront du public et s’afficheront sur les pages du site… Car chez nous, on vous dit tout, on cherche, on transmet, on informe, on partage. On conférence alors venez-vous rencontrer !

Tout l'interview disponible à partir du 30 juin 2018 sur le journal papier "Le Telegraphe"