Rencontre avec Rona Hartner
Artiste libre et marraine du Telegraphe
« Aujourd’hui, nous communiquons beaucoup par les réseaux et par la technologie, mais sommes-nous dans le vrai ? Avec Le Telegraphe, nous allons faire le lien entre le virtuel et le réel. »
Rona Hartner est une saltimbanque du monde car brassée de nombreuses cultures. Personnage fantasque, elle est aussi de tous les arts. Inclassable, indomptable, l’artiste, muse de Tony Gatlif ou encore de David Lynch pour un projet musical, sera la marraine du Telegraphe. L’occasion de mieux connaître son lien avec Le Telegraphe.
Les rencontres sont importantes dans votre parcours ?
Oui, je suis une fidèle et je ne suis pas un loup solitaire. Je travaille depuis 14 ans avec les mêmes musiciens et je ne me verrais pas, aujourd’hui, travailler avec d’autres personnes. Lorsque je trouve un talent rare, je le chouchoute pour le garder à mes côtés. Je collabore avec Claude Lemesle que j’adore. Le mot « ensemble » est un véritable moteur pour moi. Mes projets peuvent mettre du temps à exister. Par exemple mon dernier album « The Balkanik Gospel » a mis 11 ans à voir le jour car nous avons très longtemps cherché le son juste. Il y a un mélange de Balkan, de Roumanie et d’Afrique. Ces 3 musiques ont les mêmes accointances rythmiques. Lorsque j’arrive à produire un projet pareil, je suis la plus heureuse du monde. L’âme des Balkans s’insinue automatiquement dans ma musique car elle véhicule une tradition orale que, malheureusement, l’Europe a plutôt perdu.
Ces rencontres vous amènent à rencontrer François Veillon au moment où il débute les travaux de son projet du Telegraphe. Comment s’est passée cette approche ?
C’est un hallucinant hasard ! Nous nous sommes croisés dans la rue et il m’a dit « Toi, Rona Hartner, à Toulon ! ». Il avait déjà cherché à me contacter via les réseaux sociaux, mais je n’y suis jamais. Le virtuel n’est pas mon univers. J’ai besoin de ressentir. Je préfère les rencontres humaines. Je crée ma destinée en marchant et François est comme moi. Il circule, il marche, il ne se cloisonne pas. Je pense que cela vient de nos deux peuples lointains, des bergers qui cherchaient le meilleur air, la meilleure herbe, le meilleur soleil. Nous nous sommes assis sur les marches de l’Opéra et nous avons débuté un long dialogue autour du Telegraphe. Ce projet est arrivé à un moment où je me lassais de voyager entre la Roumanie et la France. Je cherchais à m’ancrer.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans la dynamique du Telegraphe ?
Avec Le Telegraphe, François cherche à amener à Toulon quelque chose qui n’existe pas et qu’il y a à Paris. C’est une mixité de style, une ouverture culturelle, une scène indépendante qui va créer des courants, un dancing qu’il n’y a pas encore dans le centre ville. Je pense que les gens, ici, sont prêts à recevoir cela, mais il n’y avait pas l’offre jusqu’à maintenant. Les festivals organisés tout au long de l’année ne sont pas suffisants pour réunir les gens. Il était important de créer un lieu où les gens puissent se rencontrer quelles que soient leurs catégories culturelles et sociales. C’est un endroit unique à Toulon.
Qu’allez-vous proposer au Telegraphe ?
J’ai commencé à partir dans toutes les directions (rires) et nous sommes très vite tombés d’accord. C’était l’évidence. Je voudrais proposer une scène indépendante argentine, du jazz, de la musique des Balkans, du Gospel, des tremplins autour de la chanson française ou encore la folie du swing. Nous avons besoin de nous dépenser après une journée de travail. La culture varoise est finalement très mélangée. Je suis certaine que cette diversité va répondre à une attente et permettra d’éviter les cloisonnements.
En quoi Le Telegraphe vous ressemble ?
Il est magnifique ce Telegraphe, mais je ne peux pas dire qu’il me ressemble, ça ferait un peu prétentieux (rires). J’aime l’âme de ce lieu. C’est comme, à l’époque où l’on envoyait des messages pour recevoir des télégrammes… et quelque fois la vie allait plus vite que le télégramme. Aujourd’hui, nous communiquons beaucoup par les réseaux et par la technologie, mais sommes-nous dans le vrai ? Avec Le Telegraphe, nous allons faire le lien entre le virtuel et le réel. Le fait d’avoir un endroit comme celui-ci sauve un artiste de ses questionnements et lui permet de se jeter à l’eau. La meilleure façon de lutter contre les idées préconçues, c’est la culture.
Propos recueillis par Florent Lamiaux
Tout l'interview disponible à partir du 30 juin 2018 sur le journal papier "Le Telegraphe"
07-06-18
RENCONTRE AVEC RONA HARTNER
Rencontre avec Rona Hartner
Artiste libre et marraine du Telegraphe
« Aujourd’hui, nous communiquons beaucoup par les réseaux et par la technologie, mais sommes-nous dans le vrai ? Avec Le Telegraphe, nous allons faire le lien entre le virtuel et le réel. »
Rona Hartner est une saltimbanque du monde car brassée de nombreuses cultures. Personnage fantasque, elle est aussi de tous les arts. Inclassable, indomptable, l’artiste, muse de Tony Gatlif ou encore de David Lynch pour un projet musical, sera la marraine du Telegraphe. L’occasion de mieux connaître son lien avec Le Telegraphe.
Les rencontres sont importantes dans votre parcours ?
Oui, je suis une fidèle et je ne suis pas un loup solitaire. Je travaille depuis 14 ans avec les mêmes musiciens et je ne me verrais pas, aujourd’hui, travailler avec d’autres personnes. Lorsque je trouve un talent rare, je le chouchoute pour le garder à mes côtés. Je collabore avec Claude Lemesle que j’adore. Le mot « ensemble » est un véritable moteur pour moi. Mes projets peuvent mettre du temps à exister. Par exemple mon dernier album « The Balkanik Gospel » a mis 11 ans à voir le jour car nous avons très longtemps cherché le son juste. Il y a un mélange de Balkan, de Roumanie et d’Afrique. Ces 3 musiques ont les mêmes accointances rythmiques. Lorsque j’arrive à produire un projet pareil, je suis la plus heureuse du monde. L’âme des Balkans s’insinue automatiquement dans ma musique car elle véhicule une tradition orale que, malheureusement, l’Europe a plutôt perdu.
Ces rencontres vous amènent à rencontrer François Veillon au moment où il débute les travaux de son projet du Telegraphe. Comment s’est passée cette approche ?
C’est un hallucinant hasard ! Nous nous sommes croisés dans la rue et il m’a dit « Toi, Rona Hartner, à Toulon ! ». Il avait déjà cherché à me contacter via les réseaux sociaux, mais je n’y suis jamais. Le virtuel n’est pas mon univers. J’ai besoin de ressentir. Je préfère les rencontres humaines. Je crée ma destinée en marchant et François est comme moi. Il circule, il marche, il ne se cloisonne pas. Je pense que cela vient de nos deux peuples lointains, des bergers qui cherchaient le meilleur air, la meilleure herbe, le meilleur soleil. Nous nous sommes assis sur les marches de l’Opéra et nous avons débuté un long dialogue autour du Telegraphe. Ce projet est arrivé à un moment où je me lassais de voyager entre la Roumanie et la France. Je cherchais à m’ancrer.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans la dynamique du Telegraphe ?
Avec Le Telegraphe, François cherche à amener à Toulon quelque chose qui n’existe pas et qu’il y a à Paris. C’est une mixité de style, une ouverture culturelle, une scène indépendante qui va créer des courants, un dancing qu’il n’y a pas encore dans le centre ville. Je pense que les gens, ici, sont prêts à recevoir cela, mais il n’y avait pas l’offre jusqu’à maintenant. Les festivals organisés tout au long de l’année ne sont pas suffisants pour réunir les gens. Il était important de créer un lieu où les gens puissent se rencontrer quelles que soient leurs catégories culturelles et sociales. C’est un endroit unique à Toulon.
Qu’allez-vous proposer au Telegraphe ?
J’ai commencé à partir dans toutes les directions (rires) et nous sommes très vite tombés d’accord. C’était l’évidence. Je voudrais proposer une scène indépendante argentine, du jazz, de la musique des Balkans, du Gospel, des tremplins autour de la chanson française ou encore la folie du swing. Nous avons besoin de nous dépenser après une journée de travail. La culture varoise est finalement très mélangée. Je suis certaine que cette diversité va répondre à une attente et permettra d’éviter les cloisonnements.
En quoi Le Telegraphe vous ressemble ?
Il est magnifique ce Telegraphe, mais je ne peux pas dire qu’il me ressemble, ça ferait un peu prétentieux (rires). J’aime l’âme de ce lieu. C’est comme, à l’époque où l’on envoyait des messages pour recevoir des télégrammes… et quelque fois la vie allait plus vite que le télégramme. Aujourd’hui, nous communiquons beaucoup par les réseaux et par la technologie, mais sommes-nous dans le vrai ? Avec Le Telegraphe, nous allons faire le lien entre le virtuel et le réel. Le fait d’avoir un endroit comme celui-ci sauve un artiste de ses questionnements et lui permet de se jeter à l’eau. La meilleure façon de lutter contre les idées préconçues, c’est la culture.
Propos recueillis par Florent Lamiaux
Tout l'interview disponible à partir du 30 juin 2018 sur le journal papier "Le Telegraphe"