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En temps réel 

Que tous nous animons, pour une et plusieurs raisons

Au milieu se parlent nos voix anonymes

Elles s’associent et s’animent de toutes nos expériences devenues synonymes

 

De hasard

De vie

D’enthousiasme

De soin

D’écoute 

D’envie et d’espoir

D’attentes

De folie parfois

 

Nous avons diverti et divertirons. 

Le lieu, acte de passage et fronde messagère

Vient travailler au corps 

La notion d’unité singulière

De mélange divin

D'une émotion spectaculaire

À celle qui sait se taire

Nous sommes les anges de nos propres avatars 

À demi conscients la magie ne distingue plus l’envers, du décor

 

Une culture se partage et se construit par l’envie et la nécessité

Tout comme nous serons toujours représentés ça et là par nos propres fantasmes, 

Nous projetons un monde meilleur

Et la culture ?

Elle te dit au plus haut ce que tu sais déjà !

 

Nous avons connu cette année un Telegraphe prolifique

Dense, charnu, imbibé d’un gouleyant mélange de celles et ceux qui l’ont vécu et d’autres qui l’ont juste aperçu

Quand nous avons lancé cette saison, nous étions encore innocents de tout ce qui pouvait l’habiter.

En la nommant Karma, c’était sans s’attendre à un tel spectacle, la présence, cette danse à trois temps qui nous a vus fléchir, rassembler et nous lever pour célébrer.

 

En vous suivant dés votre arrivée, assidus, fidèles et reconnaissants, je me suis mis à regarder le lieu et la culture sous un jour nouveau.

C’est une drôle d’histoire que de se projeter en questionnant nos quotidiens, nos habitudes et attentes, souvent dépendantes de ce qui nous est donné à voir, écouter, ressentir.

Nous sommes tous logés sous l’enseigne d’une pensée qui s’unit au point de ne plus nous laisser l’espace et le silence. 

 

Un silence.

 

Alors que beaucoup a été dit, pensé, questionné, que les différents types de médium se multiplient et les propositions qui les accompagnent de plus en plus importantes, nombreuses, pertinentes, 

je me questionne encore sur notre façon de transmettre et recevoir.

Sur fond d’une dystopie de plus en plus bruyante, je ne vais pas parler de l’actualité des grands média, ceux qui occupent une partie de l’espace commun, néanmoins ceux-là n’endiguent pas notre soif de culture, ou de divertissement, celle-ci prenant le pas d’une industrialisation massive, ne laissant plus les questions se poser.

Toutes les réponses sont là, tenues entre nous autres protagonistes de la bonne pensée, du moins la pensée cultivée.

À force de la côtoyer, la questionner, la découvrir, je constate qu’elle est dans chaque cosme, d’abord une nécessité, ensuite une merveilleuse façon de s’exprimer et répondre aux angoisses qui nous opposent sans pouvoir les vivre, car nous ne pouvons nous rencontrer au-delà de nos propres dogmes, croyances et envies.

Nos réalités, même si elles se confondent dans quelques lieux communs, se rencontrent peu.

 

Quand on cherche on trouve, et à chaque porte ouverte, c’est un foyer que l’on découvre, de ses odeurs à ses couleurs, le son lui, révèle nos ardeurs, et laisse encore la part belle à l’imagination.

 

Je pourrais passer du temps à présenter un certain nombre de compagnies, festivals, formations, du cirque au clown, de l’art de tisser à celui de modeler, de la marionnette à la danse, du chant à la cithare, du dub step au jazz, du balafon au piano, de la trompette au duduk, de chants sacrés à ceux qui jurent, quand d’autres racontent. D’un théâtre lyrique à une scène immersive, chacun se voit modeler et posséder, par sa propre création, parlant de son temps, ceux d’avant et celui d’après, sans cesse, la culture se blesse pour vivre dans celles et ceux qui la jouent et la reçoivent.

Mais voilà, un lieu dit de culture, comment se présente-t’il ? 

D’une direction artistique à un catalogue, comment et quelle frontière existe-t’il entre l’être et le malin, celui de paraître et diffuser, d’une semaine à l’autre ?

Être un lieu qui a été, est et sera, pour, avec, sans convenir qu’il est juste de nous autoriser à continuer sur la même ligne...

 

Ça peut ne rien vouloir dire, ou alors ça peut aussi nous permettre de nous arrêter. 

Le Covid, si l’on revient sur cette période qui n’a que deux ans à peine, et pourtant la voilà déjà relayée sur le parterre d’une histoire qui fera date, sans pour autant se souvenir. 

Cette période qui a compté pour nous tous, nous a arrêtés, le silence était là, nos questions nombreuses, les réponses, comme toutes, ne se dévoilent qu’à maturité, sauf à les contraindre.

 

Le Telegraphe ne peut contraindre mais se veut agité, penseur et nécessaire, non pour plaire, mais bien pour offrir un espace qui questionne par le désir et l’envie, ouvre et dessine la lucarne d’une rencontre spontanée. 

Elle ne peut l’être toujours.

Impertinente, elle surprend, déclasse, pour vivre ce qui dans la confusion devient essentiel.

Cette émotion, que l’on a mis du temps à construire, d’un synopsis sur une histoire alambiquée, c’est bien elle qui est visée. 

Faire voeu d’intégrité, même si c’est parfois tout recommencer.

 

Sans oublier de vous remercier pour votre présence cette année, je vous invite à nous suivre et laisser venir à vous les questions qui pourraient se poser à la lecture de nos prochaines lettres, par lesquelles nous parlerons de la saison prochaine.

Une saison qui met du temps à se préciser, et prendra le temps de se dessiner, encore et encore.

François Veillon

 

 

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